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Je suis fier de mes origines et heureux de vivre sur ma terre, mais il m'arrive souvent de voir, à la télévision ou dans les journaux, l'histoire d'une région de Calabre habitée par des personnes paresseuses, vouées à la malfaisance, qui gagnent leur vie en détournant l'argent de l'État avec des stratagèmes et du favoritisme.
Je ne dis certainement pas que la 'ndrangheta n'existe pas en Calabre ou que le peuple calabrais est un exemple de productivité, mais certains messages induisent des convictions erronées dans l'opinion publique, créant une aura de suspicion sur tout ce qui vient de cette malheureuse région.
Pourquoi ne pas parler davantage de ce que la Calabre représente dans l'agriculture italienne : c'est le deuxième producteur d'agrumes avec 850 000 tonnes par an, le deuxième producteur d'huile d'olive extra vierge avec 15% du total produit en Italie, le deuxième producteur d'avocats..... . Oui, je sais, l'avocat calabrais est un fruit de niche et représente pour l'instant une tentative réussie d'entrepreneurs courageux, mais il est en forte croissance et grâce à certaines caractéristiques climatiques propres à notre région, il pourrait certainement avoir, ou plutôt aura, un développement considérable.
Il y a quelques jours, j'ai eu une discussion animée avec un Toscan, un homme sympathique et facile à vivre, mais convaincu de la supériorité organoleptique de son huile et de celle de sa région.
J'ai passé toute la soirée à expliquer et à illustrer le potentiel inexprimé de l'huile calabraise, qui est aujourd'hui utilisée principalement pour augmenter le volume des huiles provenant de l'extérieur de la région, et qui manque malheureusement de sa propre promotion et de son propre soutien publicitaire.
Il est vrai que, à l'exception de quelques cas vertueux, l'agriculture en Calabre, et surtout dans la province de Reggio, est restée bloquée dans les années 50. Les quelques coopératives qui existent sont soit des fantômes (dans le sens où elles existent sur le papier afin de rapporter de l'argent à la CEE), soit elles fonctionnent mal, ne représentant pas la force motrice potentielle qui pourrait changer le cours de la région. Les agriculteurs sont réticents à s'unir et à former ce que l'on appelle en termes techniques un "district agricole" : les districts, en fait, pourraient être des systèmes de production dans lesquels les entreprises peuvent agir en synergie avec la constitution d'une véritable chaîne d'approvisionnement certifiée et protégée.
La science-fiction, non, je ne pense pas. Juste un esprit d'initiative et la capacité de travailler en équipe, ainsi que la conscience que la force ne vient pas de la politique mais de la volonté des individus.
Agrumes, huile d'olive extra vierge, avocats : ce sont des cultures auxquelles notre territoire est consacré et qui pourraient représenter sa fortune et son avenir. Les jeunes devraient, avec l'enthousiasme de leur âge, regarder l'agriculture avec des yeux différents, d'une manière plus entrepreneuriale, en pensant que le moment est venu de se lancer seul, en osant peut-être un peu, en renouvelant la manière de gérer et de penser l'exploitation, en profitant du moment économique favorable et des financements disponibles.
La Calabre et les Calabrais ne sont pas ce qu'ils sont actuellement représentés, c'est une terre et un peuple fier qui a besoin de croire davantage en ses propres moyens, et l'agriculture, avec le tourisme, est un moyen de se relancer, en montrant à tous ce dont nous sommes capables.
À ma façon, j'espère pouvoir secouer ce manteau d'indifférence et d'apathie qui nous empêche d'envisager un avenir différent et plus radieux pour nos enfants. Ou du moins, je vais essayer, de toutes mes forces !
